Conquérir les océans

Producteur

Jérôme Caza

Réalisation

Marina Boyenval

Emmanuelle Sudre

Diffusion

France 5

Année

2017

Durée

2017

Distribution

Lucky you

Un jour, les hommes ont conquis les océans, grâce à la science.

Résumé

L’histoire de la découverte de la Terre par l’homme est en grande partie liée à celle de la mer.

Des fragiles embarcations longeant les côtes méditerranéennes aux majestueux navires s’élançant vers le nouveau monde ; des cargos à voiles du 19ème siècle aux géants des mers embarquant des milliers de passagers, l’évolution des bateaux et des instruments de navigation a conduit les hommes à repousser sans cesse les frontières des océans…

Le physicien et chercheur au CNRS Frédéric Restagno va embarquer pour un voyage sur les traces de ses lointains homologues et mener une enquête scientifique pour comprendre comment les hommes ont pu, au fil des siècles, construire des navires, défier les tempêtes et plonger dans les abysses pour conquérir les océans.

A LA CONQUÊTE DES OCEANSDe Marseille à Helsinki, en passant par l’île d’Ouessant, les chantiers navals de Saint-Nazaire ou le sud de l’Espagne, les étapes de son enquête permettent de mesurer les gigantesques progrès de l’exploration maritime au cours des siècles. Il embarque à bord de répliques de célèbres galères, caravelles ou autres trois-mâts d’un autre âge. Il pénètre dans les bassins d’essais des carènes, où l’on teste aujourd’hui la propulsion des navires et la résistance des coques les plus performantes, et participe à des expéditions pour observer les inventions qui ont révolutionné nos connaissances du monde marin.

Il y a moins de deux mille ans…

Longtemps les embarcations longèrent les côtes méditerranéennes, évitant le large et ses tempêtes imprévisibles. Celles des Grecs, premier peuple de grands navigateurs, étaient de simples barques entièrement assemblées par ligatures. Puis eux aussi adoptèrent la technique des tenons et mortaises des Phéniciens. Trois siècles avant notre ère, la découverte de la poussée d’Archimède modifie la conception des bateaux. Le Grec Pythéas, originaire de Massalia, l’antique Marseille, est le premier à franchir le détroit de Gibraltar au IVe siècle. « C’est vraisemblablement le plus ancien explorateur scientifique ayant laissé une trace dans l’histoire, raconte le journaliste François Herbaux. Son but était de voyager vers le nord le plus loin possible pour voir ce qui se passe dans les zones polaires. » Astronome, il fut aussi le premier à mesurer la latitude de Marseille. Les phares et leur multiplication jouent un rôle essentiel dans l’essor de la navigation commerciale. Au VIIIe siècle, les Vikings sèment la terreur à bord de leurs drakkars au sud de leur territoire et partent à la conquête de l’ouest : ils sont probablement les premiers découvreurs de l’Amérique.

L’amélioration des outils de navigation, comme le compas, la boussole ou l’astrolabe, entraîne l’avènement des grands explorateurs. L’apparition de la quille et du gouvernail d’étambot révolutionne également la construction navale.

De l’âge d’or de la voile à l’exploration des abysses

À la fin du XVIIe siècle, ce sont les travaux du physicien et mathématicien Pierre Bouguer sur la stabilité du bateau qui marquent le début d’une nouvelle ère : celle de la grande époque de la marine à voile. L’arrivée de la vapeur en sonne le glas : les temps de trajet sont divisés par deux. Au-delà du cercle arctique, la puissance des moteurs permet aux brise-glaces de fendre la banquise. Dernière innovation : le pod, qui s’est substitué au couple hélice-gouvernail. À l’heure où les cargos sillonnent les mers, les paquebots, de plus en plus grands et volumineux, poussent les ingénieurs à défier les lois de la stabilité en milieu aqueux.

Il reste pourtant les 360 millions de kilomètres carrés de surface de mer à sonder en profondeur : un univers à découvrir. Le commandant Cousteau fut le premier à s’y intéresser de très près : « Christophe Colomb a apporté au monde occidental l’Amérique, rappelle son ancien conseiller scientifique, l’océanographe François Sarano. Cousteau nous a ouvert les trois quarts de notre planète. » Aujourd’hui, l’exploration des abysses n’en est qu’à ses balbutiements, mais ouvre des perspectives insoupçonnées. Jacques Rougerie, académicien, architecte et océanographe, a conçu le projet SeaOrbiter, un laboratoire océanographique flottant : « le Nautilus du XXIe siècle ». Pour lui, « la mer est le dernier territoire qu’il nous reste pour l’évolution de l’humanité ».

Anne-Laure Fournier